De nos jours, à Saint-Puy, il n’est pas rare de voir des touristes s’aventurer sur la petite route qui s’éloigne au nord du village. Ils reviennent les poches et les sacs remplis de spécialités régionales : confits de canard, foies gras, rillettes, pâtés, cassoulets, civets, gésiers confits, etc. Leur point de rendez-vous ? Le domaine de Terre Blanche.
Ça fait aujourd’hui quarante ans, depuis 1982, que Christine Labatut a monté Terre Blanche. Tant de temps, ça laisse des traces, et d’aucuns considèrent même cette grande boutique de produits du terroir comme un élément à part entière du patrimoine local. Christine, elle, préfère rester humble, et assure être encore inconnue de la plupart des habitants des environs.
Elle n’a d’ailleurs pas peur de l’affirmer : elle est une Saint-Pouyarde pur jus, une « locale depuis toujours ». Elle est y est née, et après des études à Sciences Po qui ne l’ont pas convaincue, elle est revenue travailler à la ferme familiale. Terre Blanche en est en quelque sorte l’héritage : une petite production locale, qui, avec le temps, s’est associée avec d’autres producteurs des alentours ; une activité d’élevage, de conserverie, mais aussi de distribution. Tout ça ne fonctionnerait pas sans une équipe bien rôdée pour faire tourner le domaine ; elle est pourtant toute petite, efficace, et elle ne demande qu’à grandir.
Le milieu du commerce et de l’entreprenariat n’a pas de secrets pour Christine. Elle vous accueille avec hospitalité et générosité dans le grand domaine de Terre Blanche sans se départir d’une honnêteté et d’un franc-parler qu’on ne pourrait peut-être pas trouver ailleurs. Elle a toujours essayé d’exercer son métier le mieux possible. Tout en conservant son activité sur le secteur coûte que coûte, elle a toujours prospecté dans le milieu du tourisme, que ce soit auprès des offices du tourisme ou d’un réseau international d’entreprises qu’elle connaît d’expérience. Recevant de plus en plus de monde, et surtout des groupes internationaux (généralement d’Europe de l’est, d’Amérique du Nord ou d’Allemagne, quand ils ne sont pas tout simplement français), elle a commencé à faire des animations, des démonstrations de gavage…, pour détailler l’artisanat, le savoir-faire lié à la création de ces produits.
C’est d’ailleurs ce qu’elle retient : la production et la vente ne sont qu’une part de son métier, complétée par la communication, le travail touristique, les salons de tourisme, et le relationnel.
Ce qui compte pour Christine, c’est de servir ses clients au mieux, et ce, malgré les difficultés. Quand on lui demande précisément tous les produits que Terre Blanche vend, elle répond en montrant du bras toutes les conserves de sa boutique : « Tout ce qui se faisait autrefois dans les campagnes, tout ce qui était des produits de subsistance pour les agriculteurs qui vivaient en autarcie. »
Côté alcool, elle distribue essentiellement les produits de ses collègues des alentours : Armagnac, Pousse Rapière, floc, vin sauvage, etc. Tous sont produits à proximité ; les vignes les plus lointaines restent dans un rayon de 8km.
Terre Blanche fait partie de cet épicentre de la production locale, et pour les amateurs du sud-ouest qui viendraient séjourner dans le Gers, c’est un incontournable. Lorsque l’on arrive sur place, on est frappé par la grandeur du domaine, entre ses bâtiments, la grande boutique qui distille tous ses produits de choix, distingués d’argent et d’or à de multiples salons de la gastronomie, et ces jardins idylliques où se côtoient les élevages de canards ainsi qu’une végétation riche, qui porte de l’ombre sur une grande table de pique-nique. Nul doute que l’accueil qui vous est réservé sera parmi les meilleurs qui soient. Après quarante ans de travail, Christine a porté sa petite production au mieux, et espère que cela durera encore longtemps.